Chers délégués,
Chers collègues,
Je ne vais pas vous garder longtemps car ce que je dois vous dire est court. Je voudrais simplement vous offrir mon infinie gratitude pour ce que vous avez fait pour moi alors que j’étais en prison à Yaoundé, au Cameroun.
Pendant que j’étais incarcéré, j’ai reçu des centaines de lettres et de cartes postales de votre part et elles continuent à pleuvoir encore plus maintenant que je ne suis plus là.
Le directeur de la prison a trouvé cette situation grandement offensive, mais, avec le même temps, son opinion de moi a immédiatement changé, ainsi que celle de tous les gardiens et tous les autres prisonniers. Soudain, j’ai arrêté d’être un détenu criminel qui méritait sa punition, et à la place, je suis devenu un VIP, pas un «Very Important Person», mais en fait un «Very Important «Prisonnier» dont la libération était appelée à travers le monde.
Que dire des lettres qui ont été adressées au Premier ministre du Cameroun et de la ministre de la Justice et dont mon avocat m’a apporté des copies ?
Vous n’êtes probablement pas au courant, mais, laissez-moi vous dire que, grâce à ces lettres, le gouvernement camerounais s’est occupé de ma libération afin d’éviter d’être impopulaire internationalement, parce que l’opinion nationale, ils ne se soucient pas, mais l’opinion internationale, d’autre part, les effraie beaucoup. En voulant assurer ma libération, vous avez en même temps démontré que l’écrivain camerounais n’est pas inutile comme ils le pensaient mais plutôt une personnalité dont l’existence et surtout le bien-être comptent et ce, partout dans le monde. Merci encore et meilleurs voeux à tous.
Enoh Meyomesse.