Ouzbékistan : Libérez immédiatement et de manière inconditionnelle le journaliste indépendant Bobomurod Abdullaev

10 octobre 2017

PEN International est extrêmement inquiet pour le bien-être du journaliste ouzbek Bobomurod Abdullaev, incarcéré par la Sécurité nationale à Tachkent, le 27 septembre 2017. Le lieu où est détenu Abdullaev est reconnu pour son lourd bilan d’usage de la torture. Abdullaev n’a pas eu accès à l’aide juridique et n’a pu voir sa femme qu’une seule fois, brièvement, le 1er octobre.

PEN International croit qu’Abdullaev est uniquement détenu pour son travail journalistique.   La crainte qu’il soit victime de torture s’accroît de jour en jour.

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Exhortez les autorités ouzbeks à :

– Libérer immédiatement de manière inconditionnelle le journaliste Bobomurod Abdullaev et abandonner les accusations pesant contre lui ;

– Protéger Abdullaev contre la torture et les mauvais traitements en attendant sa libération, en lui permettant entre autres d’avoir accès à des soins médicaux adéquats, à l’aide juridique de son choix, et à sa famille ;

– Mener une enquêter sur et offrir réparation pour sa détention au secret ; et,

– Respecter le droit à la liberté d’expression, et s’assurer que les journalistes puissent effectuer leur travail sans crainte de représailles et sans harcèlement.

Écrivez à :

Rustam Inoyatov
Président de la Sécurité nationale
9 Rue Matbuotchilar
Tashkent
Ouzbékistan

Ihtior Abdullaev
Procureur général
Bureau du Procureur général de l’Ouzbékistan
Ul. Gulyamova 66
Tachkent 700047
Ouzbékistan
Fax : +998 71 133 3017

Veuillez également envoyer des copies de vos appels aux représentants diplomatiques de l’Ouzbékistan dans votre pays. Une liste est disponible ici.

S’il vous plaît, envoyez vos appels immédiatement et vérifiez auprès de PEN International si vous les envoyez après le 24 octobre 2017. Veuillez nous informer également de toute action entreprise et de toute réponse reçue.

Contexte

Bobomurod Abdullaev est un journaliste indépendant, très connu pour son journalisme sportif, en plus d’être commentateur de football. Il écrit également des analyses politiques sous un pseudonyme et a contribué à des organisations médiatiques internationales, notamment par sa participation en tant qu’expert indépendant à des discussions sur Ozodlik, la station ouzbek de Radio Free Europe/Radio Liberty. Il a créé l’organisme pour les droits des médias Ozod Ovoz (« Voix Libre ») et a travaillé comme correspondant pour la Institute for War and Peace, basée à Londres, ainsi que pour Internews International.

Abdullaev a disparu dans l’après-midi du 27 septembre 2017 alors qu’il faisait des courses. Sa famille n’a appris où il se trouvait que le 29 septembre, lorsqu’ils ont découvert qu’il avait été arrêté par la Sécurité nationale et détenu au centre de détention provisoire des Services de Sécurité. Le même jour, la Sécurité nationale a fouillé pendant cinq heures la maison d’Abdullaev, confisquant de l’équipement médiatique et des livres. Le 1er octobre, le tribunal criminel du district de Yunusabadskiy à Tachkent a, en privé, ordonné sa détention sur des accusations de préparation et de diffusion de matériel en ligne dans une tentative de renverser l’ordre constitutionnel de l’État (Article 159 du Code criminel). La Sécurité nationale fonde ces allégations sur le fait qu’il travaillait avec Muhammad Salih, un chef en exil de l’opposition. S’il est reconnu coupable, Abdullaev fait face à un maximum de 20 ans d’emprisonnement. Abdullaev n’a été en mesure de voir sa femme qu’une fois, brièvement, depuis qu’il est emprisonné, et il n’a pas accès à de l’aide juridique.

Le droit à la liberté d’expression est gravement limité en Ouzbékistan. Les défenseurs des droits de la personne et les journalistes indépendants font fréquemment l’objet de harcèlement et d’intimidation, incluant arrestations, violence physique, et campagnes de dénigrement à leur endroit.

Comme documenté par Amnistie internationale et Human Rights Watch et plusieurs autres, la torture est endémique en Ouzbékistan. Les individus accusés ou reconnus coupables de crimes à l’endroit de l’État ou de terrorisme sont particulièrement vulnérables, lors de leur détention provisoire, mais aussi lors de leur peine d’incarcération. Les tribunaux s’appuient fortement sur les « aveux » obtenus sous torture pour valider les accusations et un climat d’impunité sévit à l’endroit de l’accusé à cause de l’absence d’un mécanisme indépendant et efficace de traitement des plaintes.

 

Pour plus de détails, veuillez contacter Laurens Hueting à PEN International, Koops Mill, 162-164 Abbey Street, London, SE1 2AN, UK Tel : +44 (0) 20 7405 0338 Fax +44 (0) 20 7405 0339, courriel : laurens.hueting@pen-international.org

 

 

Félix Villeneuve

Écrivain

Administrateur au Centre québécois du P.E.N. International

Responsable du Comité de Défense des Écrivains Persécutés (CODEP)

 

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