
- 23 mars 2022
L’ambassadeur du Nicaragua auprès de l’Organisation des États américains (OEA) dénonce publiquement Ortega
Arturo McFields, journaliste, a été désigné par le président Daniel Ortega comme représentant du pays d’Amérique centrale auprès de l’OEA en octobre 2021. Lors de sa participation à une réunion virtuelle du Conseil permanent, le journaliste a également déclaré qu’il s’exprimait pour défendre « plus de 177 prisonniers politiques et plus de 350 personnes qui ont perdu la vie dans mon pays depuis 2018 » et qu’il le faisait aussi au nom de fonctionnaires forcés de « faire semblant, de pourvoir des postes et de répéter des slogans, parce que s’ils ne le font pas, ils perdent leur emploi ».
McFields a dit qu’il avait peur, mais il a ajouté : « Je dois parler, même si mon avenir et celui de ma famille sont incertains […] Dénoncer la dictature de mon pays n’est pas facile, mais garder le silence et défendre l’indéfendable est impossible. […] Depuis 2018, le Nicaragua est devenu le seul pays d’Amérique centrale où il n’y a pas de journaux imprimés, où l’on n’a pas la liberté de publier un simple tweet ou un commentaire sur les réseaux sociaux. Il n’y a pas d’organismes de défense des droits de l’homme. Il n’y en a pas un seul. Ça n’existe pas. Ils ont tous été fermés ou expulsés. Il n’y a pas de partis politiques indépendants, il n’y a pas d’élections crédibles, il n’y a pas de séparation des pouvoirs, mais des pouvoirs de fait », a soutenu McFields.
Condamnation des journalistes Cristiana et Pedro Joaquin Chamorro Barrios
Les journalistes Cristiana et Pedro Joaquin Chamorro Barrios, enfants de l’ancienne présidente Violeta Chamorro (1990-1997), ont été condamnés le lundi 21 mars dans l’ordre à huit et neuf ans de prison après avoir été inculpés pour blanchiment d’argent et autres délits.
Dans la même affaire, Walter Gómez et Marcos Fletes, administrateur et comptable de la Fondation Violeta Chamorro (FVBCH), ont été condamnés à 13 ans de prison, tandis que le chauffeur Pedro Vásquez a été condamné à sept ans de prison. Les trois anciens employés de l’ONG ont également été condamnés à des amendes se chiffrant au-delà d’un million de dollars.
Ouverture d’un procès contre le directeur du quotidien La Prensa
Le lundi 21 mars s’est ouvert le procès du directeur général du quotidien La Prensa, Juan Lorenzo Holmann Chamorro, détenu depuis le 14 août 2021, le lendemain du jour où le gouvernement de Daniel Ortega a ouvert une enquête sur le soi-disant blanchiment d’argent du journal.
Le Centre nicaraguayen des droits de l’homme (CENIDH) a exigé la libération immédiate de Holmann et a fait savoir qu’il était « gravement malade ».
Traduction : Jean-Pierre Pelletier
Révision : Nora Atalla