23 septembre 2016 – Le journaliste érythréen-suédois Dawit Isaak a été arrêté dans le cadre de la répression dont a souffert la presse indépendante d’Érythrée en septembre 2001, répression au cours de laquelle les huit journaux privés du pays ont été forcés de cesser leurs activités. En tant que propriétaire de l’hebdomadaire Setit, Isaak a été arrêté en même temps que d’autres journalistes qui, depuis, sont détenus au secret. Pas un seul d’entre eux n’a été accusé ou condamné. La seule justification offerte pour leur détention prend la forme d’allégations non corroborées accusant les reporters de «traîtres».
Pour marquer ce quinzième anniversaire de l’arrestation de Dawit Isaak, nous sommes fiers de pouvoir publier un hommage à Dawit par David Berridge, écrivain et libraire habitant à Hastings. La pièce a été écrite dans le cadre du Festival inaugural de la Littérature moderne de English PEN, en avril 2015, organisé par SJ Fowler. Elle utilise des citations fournies par l’initiative «Free Dawit» et PEN International, ainsi que des articles de nouvelle portant à la fois sur le cas de Dawit et sur celui du naufrage du Lampedusa, en octobre 2013.
Des extraits du texte de la pièce de Dawit Isaak, Dilly Dally (1997), ont été traduits en anglais par Björn Tunbäck et feront parti d’une anthologie à paraître des écrits de Dawit. «sit in the reconstruction of his cell in darkness» décrit la possible apparence de la cellule de prison de Dawit et a été exposé à Mediedagarna i Göteborg en mars 2015. Les sources incluent : «even in the darkest of times», de l’introduction d’Hannah Arendt à sa collection d’essais Men in Dark Times ; «proud-pied? daisy-pied?» adapte des sonnets de William Shakespeare et sa «dualité d’âme» telle que décrite par H.D. dans son By Avon River; «began a poem at high C» provient d’un essai de Joseph Brodsky, «A Poet and Prose» (à propos de Marina Tsvetaeva, dans sa collection Less Than One); «sun is one foot wide» est une croyance d’Alberto Giacometti citée par David Sylvester dans Looking at Giacometti.
Pout lire le poème en entier, cliquez ici
Agissez !
En juin 2016, dans une entrevue avec RFI, le ministre des affaires étrangères d’Érythrée a déclaré qu’Isaak état vivant, bien qu’aucune autre information n’ait été fournie. Dans la même entrevue, le ministre a dit que ces hommes seraient jugés «lorsque le gouverna l’aura décidé».
Écrivez une lettre aux autorités pour les presser à :
- Clarifier l’état et fournir des informations sur la situation de Dawit Isaal et sur tous les journalistes et autres écrivains disparus, et de fournir également à tous ceux qui vivent encore un examen médical indépendant et un traitement médical lorsque nécessaire;
- Accorder la liberté immédiate et inconditionnelle à tous les journalistes détenus et aux autres écrivains qui vivent toujours et qui ont été emprisonné uniquement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression;
- Rendre les corps de tout écrivain décédé en prison à leurs familles; abolir la pratique d’une censure accaparante et indésirable, rétablir une indépendance médiatique et permettre aux médias internationaux d’avoir accès sans entrave au pays; enfin, encourager la littératie, l’art et la production culturelle.
Envoyez vos messages à:
Ministre de la Justice Hon. Ministre de la Justice Fawzia Hashim P.O.Box 241 Asmara, Érythrée Fax: + 291 1 126422
Président Son Excellence, Isaias Afewerki Bureau du Président, P.O. Box 257, Asmara, Érythrée Fax: + 2911 125123
En lien avec l’histoire de Dawit Isaak : Eritrea is a prison state – no wonder so many are desperate to escape Abraham Zere: After 15 years of fear Eritreans read between the lines
Félix Villeneuve
Écrivain
Administrateur au Centre québécois du P.E.N. International
Responsable du Comité de Défense des Écrivains Persécutés (CODEP)
Gaston Bellemare C.M.,O.Q., D.h.c.
Président
Centre québécois du P.E.N. International
3492, rue Laval Montréal (Qc) H2X 3C8 Canada gbellema@cgocable.ca ou quebec.pen@gmail.com