De gauche à droite : Georges Leroux, Marie-Andrée Lamontagne, Gaston Bellemare, Paul Chamberland et Jean-Claude Ravet. Photo : Germaine Beaulieu.
Le Centre québécois du P.E.N. international est heureux d’annoncer la création du Prix Jacques-Brossard/Centre québécois du P.E.N. international et le nom de son premier lauréat. Gracieusement pourvu grâce à un legs testamentaire de monsieur Jacques Brossard, ce prix vient récompenser « l’auteur d’un ouvrage d’essai ou de fiction publié en français au Québec (langue originale ou de traduction), centré sur l’humanisme ou la spiritualité et qui fait la défense et l’illustration des valeurs de l’esprit et des valeurs propres à la personne humaine ». Il est accompagné d’une bourse de 5 000 $.
Pour cette première édition, le jury, par décision unanime, a attribué le Prix Jacques-Brossard/Centre québécois du P.E.N. international, au poète et essayiste québécois Paul Chamberland.
Le jury justifie ainsi son choix : depuis ses premiers poèmes, publiés en 1962, jusqu’à ses livres les plus récents, Paul Chamberland n’a cessé d’approfondir une méditation sur les valeurs qui fondent l’humanité. Au fil d’une œuvre marquée par la constance et la rigueur, il a associé une écriture poétique ancrée dans la révolte contre la barbarie et un travail d’essayiste engagé dans la défense de la dignité humaine. Dans cette œuvre, les notions de survivance, de recommencement devant l’apocalypse anticipée, de résistance à l’envahissement destructeur de la technologie et du capitalisme ont nourri une pratique d’écrivain unique au Québec. En plus de quarante ouvrages, Paul Chamberland présente une démarche de pensée à laquelle il invite tous ceux qui comme lui résistent à l’effondrement et s’engagent dans la défense de l’essentiel : à tous ceux qui cherchent dans l’œcumène douloureux d’une terre dévastée les ferments d’une renaissance, il offre une figure d’espérance et de courage. En 2004, dans son essai Politique de la douleur, il évoque la résistance à l’anéantissement, et dans son dernier grand livre, Accueillir la vie nue. Face à l’extrême qui vient, publié en 2015, cette résistance éthique s’engage aux côtés des philosophes qui luttent à la fois pour le salut de la terre et le soutien aux victimes de la mondialisation. Pleinement politique et poétique depuis les débuts, l’œuvre de Paul Chamberland représente un itinéraire de pensée et d’écriture qui suscite l’admiration.
Le jury était composé de madame Marie-Andrée Lamontagne et de messieurs Georges Leroux et Jean-Claude Ravet.
Cette première remise du Prix littéraire Jacques-Brossard/Centre québécois du P.E.N. international a eu lieu mercredi, le 19 septembre 2018, à 17h00, à BAnQ. La cérémonie était présidée par monsieur Brian Myles, directeur du quotidien Le Devoir.
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