
Le dimanche 21 février, nous célébrons la Journée internationale de la langue maternelle. C’est l’un des jours les plus remarquables de notre calendrier pour souligner l’importance de toutes les langues et revendiquer le respect des langues les plus vulnérables et menacées. Les langues autochtones, par exemple. Pour cette raison, PEN International, et plus particulièrement ce Comité de la traduction et des droits linguistiques, veulent que cette journée rende visible et valorise toutes ces langues.
C’est un jour très important pour des millions de personnes parlant des langues différentes des langues officielles ou nationales. Bien qu’ils puissent vivre sur des continents différents et avoir des cultures et des traditions très différentes, ils partagent tous une expérience de déni et de négligence de la part des gouvernements et des institutions qui imposent leurs langues. Par conséquent, pour PEN International, ce n’est pas simplement un jour pour souligner l’importance de la diversité et de la préservation de notre patrimoine linguistique, mais un acte pour donner la parole aux écrivains, traducteurs et acteurs culturels du monde entier qui s’expriment fièrement dans leur langue maternelle. Nous pensons que les langues autochtones ou minorisées sont tout aussi utiles pour un poème, par exemple, pour parler de l’environnement, ou pour un journal radiophonique pour discuter d’économie ou partager les dernières informations mises à jour sur le Covid-19, comme toute langue officielle ou d’État.
Afin d’attirer l’attention sur ces langues, leurs littératures et auteurs, nous avons lancé une modeste campagne qui nous rend très heureux et fiers: une collection de petites vidéos de poètes en langues autochtones ou minorisées du monde entier. Nous pensons que le poète lui-même et sa communauté linguistique sont plus autonomes de cette manière, en écrivant, en récitant et en filmant la vidéo. Chez PEN, nous soutenons cette autonomisation, en étant leur caisse de résonance au niveau international et en les contactant avec d’autres communautés dans une situation similaire à travers le monde.
Parmi les premiers participants, nous pouvons trouver le Centre multiculturel PEN du Chiapas, le PEN Québec, PEN Togo, PEN Nigeria, PEN Ouïghour, PEN Kurde, ou PEN Ukraine, pour n’en nommer que quelques-uns. Nous savons qu’ils ne sont qu’un petit échantillon de cette grande famille PEN. Nous souhaitons que d’autres centres PEN participent également à cette initiative. Au cours des semaines et des mois à venir, nous continuerons à collecter des poèmes dans de nombreuses autres langues pour célébrer le centenaire du PEN et, en même temps, souligner que, dans un monde où deux langues disparaissent chaque mois, cette organisation accueille de plus en plus d’écrivains, et de plus en plus de langues. Ce sont des vidéos simples et courtes: moins de 3 minutes, filmées horizontalement par webcam ou téléphone portable et envoyées au Comité. Simple mais efficace, l’un des effets collatéraux de cette pandémie a été un cours accéléré sur la technologie et la communication en ligne. Les premières vidéos sont déjà disponibles en ligne, et nous aurons une trentaine de poèmes le dimanche 21 février.
Vous pouvez en savoir plus sur tout cela sur notre site Web: https://pen-international.org/news/international-mother-language-day-2021
De plus, ce jeudi, notre tout nouveau centre, le Centre multiculturel PEN Chiapas, sera également présenté officiellement, coïncidant avec la Journée internationale de la langue maternelle. Après cette présentation, PEN Chiapas poursuivra les activités avec le Festival Diversa les 22 et 23 février.
D’autres centres ont également organisé des activités le dimanche 21 février, comme le PEN ouïghour, avec chat en ligne sur la culture et la diaspora ouïghour, P.E.N.-Québec avec la rencontre littéraire Notre langue. Brèches et soudures, ou le PEN basque, qui diffusera en ligne le court-métrage «Anti» sur la répression linguistique française dans une petite ville au début du XXe siècle, suivi d’un débat. PEN Galles célébrera l’événement de poésie et de débat « Langue autochtone, langue maternelle? » le mardi 23 février.