Publication de la liste annuelle de cas

17 mai : PEN International publiera sa liste de cas annuelle le vendredi 21 mai. La liste de cas 2020 de PEN International offre un panorama mondial des attaques, détentions et persécutions de ceux qui utilisent l’écrit pour s’exprimer, y compris une vue d’ensemble des événements clés qui ont eu un impact sur la liberté d’expression par région ainsi qu’un relevé des cas d’écrivains et de journalistes qui inquiètent PEN.

L’année 2020 a connu une pandémie mondiale de COVID-19 qui a mis à l’arrêt une grande partie du monde. La liste de cas de cette année recense l’impact sur les écrivains qui ont essayé de s’exprimer en période de confinement et de restrictions imposées pendant la crise actuelle.

« La pandémie a permis aux gouvernements d’imposer des contrôles stricts et des restrictions sur les libertés civiles… Restreindre les grands rassemblements publics de personnes peut être nécessaire mais empêcher les journalistes d’informer la population sur ce sujet ne l’est pas. Combattre les théories complotistes est essentiel, mais arrêter les commentateurs et écrivains qui interrogent les autorités ne l’est pas. Être transparent sur la politique gouvernementale est crucial mais rejeter les critiques au motif qu’elles alimenteraient les « fake news » et, pire, les poursuivre en justice ne l’est pas. » Salil Tripathi, président du Comité des écrivains en prison de PEN International.

Beaucoup de gouvernements autoritaires ont vu la pandémie comme une opportunité d’étouffer davantage les critiques. En Chine, par exemple, des contrôles pour la prévention du coronavirus ont été utilisés pour accéder au domicile d’un écrivain dissident qui alors a été arrêté.

Les restrictions relatives aux rassemblements publics ont entraîné une réduction très importante des opportunités de manifester. Un grand nombre des milliers de personnes qui sont descendues dans les rues dans des pays incluant la Biélorussie, l’Ouganda, le Nigéria, la Tanzanie et les USA ont été confrontées à des détentions, des violences policières, des interdictions sur les réseaux sociaux et des attaques dans la presse. Au Zimbabwe, deux personnes, dont un écrivain, ont été arrêtées pour avoir violé les règles relatives au COVID-19 après avoir organisé une manifestation de deux personnes critiquant le gouvernement. Toutes les deux portaient des masques et ont marché dans une rue pratiquement déserte.

Dans certains pays, les règles relatives à la COVID-19 ont pénétré dans le domaine des lois sur la diffamation et les injures, utilisées pour supprimer toute critique des gouvernements. En Iran, des employés d’un journal ont été arrêtés pour avoir insulté les dirigeants du pays dans un dessin humoristique qui suggérait que l’ayatollah Ali Khamanei recommandait un faux traitement pour le virus.

Des lois nouvelles et des règles plus strictes relatives à la COVID-19 ont conduit à un contrôle accru des communications numériques, y compris des black-out là où le virus est prédominant ou dans des zones de conflits comme Myanmar et l’Éthiopie.

Au total, 220 attaques contre des écrivains ont été recensées en 2020. Si aucun assassinat d’écrivains n’a été rapporté, les massacres de journalistes ont continué sans relâche, et le Comité de protection des journalistes a recensé au moins 32 morts en 2020. Vingt-deux ont été visés par mesure de représailles pour leurs reportages, le double de 2019. Le Mexique et l’Afghanistan ont été les pays les plus meurtriers pour les journalistes.

À côté des nouveaux cas liés à la pandémie actuelle, la liste de cas de cette année met en évidence des cas qui sont souvent oubliés. En Turquie, plusieurs écrivains et plus de 40 journalistes arrêtés entre 2009 et 2010 qui ont été en prison avant d’être libérés pour leur procès entrent maintenant dans leur 10e année de procédure sans conclusion en vue. En Érythrée, cinq écrivains sont détenus depuis 2001 et entrent dans leur 20e année en prison, sans que l’on sache où ils se trouvent.

La liste de cas 2020 de PEN International comprend également le cas de 44 écrivaines qui ont subi la prison, un procès, des attaques et des menaces pour avoir défendu des violations des droits humains, dénoncé la corruption, défié le pouvoir et soutenu les droits des minorités. Ces cas incluent :

– Golrokh Ebrahimi Iraee (Iran), écrivaine et activiste pour les droits, qui est toujours détenue dans des conditions désastreuses dans une prison iranienne, pour son livre non publié sur la lapidation d’une femme;

– Patricia Campos Mello (Brésil), écrivaine, dont l’enquête sur les accusations de financement illégal de la campagne électorale du président Jair Bolsonaro l’a conduite à être accusée de vouloir échanger des faveurs sexuelles contre des informations;

– Las Tesis (Chili), collectif féministe, qui a travaillé en 2020 avec le groupe de punk rock féministe russe Pussy Riot pour produire une vidéo dénonçant les violences policières, l’augmentation des violences domestiques en temps de pandémie et les inégalités sociales, et pour laquelle elles ont été accusées de violences menaçantes contre la police.

La liste de cas 2020 de PEN International sera communiquée le vendredi 21 mai à 15 h 15 (GMT), lors de la réunion du Comité des écrivains en prison de PEN International et du Réseau international des villes refuges et sera diffusée sur la chaîne YouTube de PEN International et sur sa page Facebook. Sara Whyatt, rédactrice en chef de la liste de cas échangera avec l’équipe d’experts régionaux de PEN International pour débattre des éléments clés et également des menaces présentes et futures contre la liberté d’expression.

Notes aux rédactions :

– Les actions de PEN International pour célébrer le lancement de la liste de cas 2020 font partie d’une série d’événements planifiés tout au long de l’année 2021 pour marquer le centenaire de PEN International. Fondé en 1921 par l’écrivaine anglaise Catherine Amy Dawson Scott, PEN International a passé 100 ans à célébrer la littérature et à protéger la liberté d’expression. Vous pouvez soutenir les écrivains persécutés en faisant un don aujourd’hui;

– Pour plus d’informations, merci de contacter Sabrina Tucci, Communications and Campaigns Manager, Sabrina.Tucci@pen-international.org t. +44 (0)20 7405 0338 |Twitter: @pen_int | Facebook: http://www.facebook.com/peninternatio… | www.pen-international.org

Traduction : Marie Brajeux

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