PEN Turquie exprime son soutien à Sedef Kabaş et à Seden Aksu

Sedef Kabaş

— 25 janvier 2022

PEN Turquie a publié une déclaration et exprimé son soutien à l’autrice-compositrice-interprète, Sezen Aksu, prise pour cible par le président du Parti de la justice et du développement (AKP), Recep Tayyip Erdoğan, au sujet d’une chanson sortie il y a cinq ans, ainsi qu’à la journaliste, Sedef Kabaş, arrêtée pour « insulte au président » en raison des propos qu’elle a tenus lors d’une émission diffusée à la télévision.

PEN a « une fois de plus proclamé haut et fort qu’elle se tient aux côtés des artistes, écrivains et journalistes », en disant « Personne ne peut nous arracher la langue! Personne ne peut rompre notre plume! Vous ne pouvez pas nous l’arracher, vous ne pouvez pas nous anéantir, vous ne pouvez pas nous la couper, vous ne pouvez pas vous débarrasser de notre langue! Nous sommes dans le même sac, aux côtés de Sezen Aksu. Et nous trouvons inacceptable que Sedef Kasbaş, qui s’est exprimée en citant un proverbe, ait été arrêtée et détenue pendant la nuit. Nous condamnons ce geste et exigeons sa libération immédiate. »

Quant à la journaliste bien connue, Mme Sedef Kabaş, un tribunal turc l’a fait arrêter le samedi 22 janvier pour avoir prétendument insulté le président du pays; elle a été emprisonnée le même jour à Istanbul, avant même de subir un procès. On l’accuse d’avoir ciblé le président Recep Tayyip Erdoğan en direct sur une chaîne de télévision liée à l’opposition. Sedef Kabaş nie cette accusation, qui la rend passible d’une peine d’emprisonnement d’un à quatre ans.

« Il y a un proverbe très connu selon lequel une tête couronnée devient plus sage. Mais nous voyons que ce n’est pas le cas », dit-elle sur la chaîne Tele 1. « Un taureau ne devient pas simplement roi en entrant au palais; cependant, le palais devient une grange. »

Plus tard, Sedef Kabaş a aussi fait circuler ces propos sur Twitter.

Le rédacteur en chef de la chaîne Tele 1, Merdan Yanardag, a critiqué l’arrestation de Mme Kabaş :

« Une détention à 2 heures du matin en raison d’un proverbe est inacceptable », a-t-il affirmé. « Cette prise de position est une tentative d’intimidation des journalistes, des médias et de la société. »

Notre Centre a cosigné une déclaration concernant l’arrestation de cette journaliste.

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