- 18 août
PEN International est très préoccupé par la campagne de harcèlement, de menaces et de poursuites pour diffamation dont fait l’objet la journaliste d’investigation et auteure péruvienne Paola Ugaz, en représailles à ses enquêtes sur la corruption et les cas d’abus physiques, psychologiques et sexuels au sein de l’organisation religieuse péruvienne Sodalicio de Vida Cristiana, enquêtes qu’elle mène depuis 2010 avec le journaliste Pedro Salinas.
Le 25 juillet, le ministère public péruvien a déclaré la clôture de l’une des enquêtes contre Ugaz, qui avait été accusée de blanchiment d’argent. PEN International se félicite de la décision du ministère public, tout en condamnant les persécutions dont Ugaz fait l’objet, notamment l’enquête ouverte à son encontre pour enrichissement illicite. La plainte, basée sur de faux chats WhatsApp publiés par le journal Expreso, allègue que Mme Ugaz s’est enrichie de manière illicite lorsqu’elle faisait partie de l’équipe de presse de l’ancienne mairie de Lima, Susana Villarán. L’enquête comprend des mesures visant à examiner ses appels téléphoniques et ses messages, qui non seulement empiètent sur son rôle de journaliste, mais compromettent également la confidentialité des informations partagées par ses sources.
L’affaire Ugaz fait partie d’un système sophistiqué au Pérou où des groupes puissants utilisent les tribunaux pour faire taire les journalistes en fabriquant des allégations criminelles à leur encontre.
PEN International considère que les accusations, les poursuites, les menaces et le harcèlement continu contre Ugaz constituent une violation de son droit à la liberté d’expression, ainsi que de ses droits civils et politiques. PEN International appelle les autorités péruviennes à rejeter les poursuites contre Ugaz et à cesser immédiatement le harcèlement dont elle fait l’objet en raison de son travail de journaliste, de rédactrice en chef et d’écrivain.