Journée mondiale de l’écrivain emprisonné : Agir pour Soulaiman Raissouni (Maroc)

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Soulaiman Raissouni est un éminent journaliste marocain et l’ancien rédacteur en chef du journal d’opposition Akhbar al-Youm, aujourd’hui disparu. Il s’est fait connaître pour ses éditoriaux critiques à l’égard des autorités marocaines.

Le 22 mai 2020, la police marocaine a arrêté Raissouni pour « agression sexuelle » et « séquestration ». Il a nié avec véhémence ces allégations, affirmant qu’il s’agissait de représailles et de motivations politiques.

Raissouni a subi près d’un an de détention provisoire arbitraire avant que la Cour d’appel de Casablanca ne le condamne, le 9 juillet 2021, à cinq ans de prison et à une amende de 100 000 dirhams marocains (l’équivalent d’environ 10 000 dollars). Son procès a été entaché d’irrégularités, et la sentence a été prononcée en son absence et en celle de son équipe de défense. La famille de Raissouni a indiqué que les autorités marocaines l’ont empêché d’assister à plusieurs audiences du procès et ont rejeté toutes ses demandes de mise en liberté dans l’attente du procès. En outre, ils ont confirmé que pendant sa détention, Raissouni s’est vu refuser le droit de visite et, à quelques occasions, l’accès à un avocat.

Selon le dossier examiné par PEN International, l’arrestation de Raissouni a été motivée par des accusations en ligne d’agression sexuelle. Le dossier révèle que l’accusatrice a fait ces allégations en utilisant un nom différent et n’a jamais spécifiquement identifié Raissouni comme l’auteur de l’agression. Néanmoins, des médias locaux proches du gouvernement ont lancé une campagne de diffamation contre Raissouni en amplifiant ces accusations, avant son arrestation et sa détention.

Une enquête menée par le projet à but non lucratif Forbidden Stories, publiée en 2021, a révélé que Raissouni avait été surveillé à l’aide du célèbre logiciel espion Pegasus pendant deux ans, à partir de 2017, aux côtés d’autres journalistes marocains de premier plan, dont Omar Radi et Taoufik Bouachrine.

En août de la même année, Raissouni a mis fin à sa grève de la faim de 122 jours, qu’il avait entamée pour protester contre sa détention préventive prolongée et son procès inéquitable. Sa famille a informé PEN International que la grève de la faim lui avait fait perdre beaucoup de poids et avait affecté son état de santé général, en particulier sa capacité à marcher.

En juillet, les autorités pénitentiaires ont publié une vidéo de vidéosurveillance de Raissouni en prison, à son insu, alors qu’il portait peu de vêtements. Dans cette vidéo, il apparaît avec des béquilles et semble avoir perdu beaucoup de poids. Sa famille a considéré la publication de la vidéo comme une nouvelle tentative des autorités de le diffamer et de l’intimider. Pendant son incarcération, les autorités ont également refusé à Raissouni l’accès à la lecture et à l’écriture pendant une période prolongée, et il n’est toujours pas en mesure de recevoir et d’envoyer des lettres librement. En mai 2022, les autorités pénitentiaires ont confisqué ses journaux intimes et un projet de roman.

En février 2022, la Cour d’appel de Casablanca a confirmé la peine de cinq ans.

En juillet 2023, malgré la pression internationale et les critiques concernant sa détention arbitraire et son procès inéquitable, la Cour de cassation de Rabat a rejeté le dernier recours de Rassouni, confirmant sa condamnation injuste à une peine d’emprisonnement.

En juillet 2022, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a conclu que l’arrestation et la détention de Raissouni étaient arbitraires, soulevant de graves inquiétudes quant à son bien-être physique et psychologique. En outre, en janvier 2023, le Parlement européen a adopté la résolution 2023/2506(RSP), exhortant les autorités marocaines à défendre la liberté d’expression et la liberté de la presse, à garantir des procès équitables et une procédure régulière pour tous les journalistes emprisonnés, y compris Raissouni, à obtenir leur libération et à cesser leur harcèlement ainsi que celui de leurs avocats et de leurs familles.

Depuis mai 2020, l’épouse de Rassouni, la scénariste et journaliste Kholoud Moktari, fait l’objet d’une campagne de diffamation systématique de la part des médias pro-gouvernementaux en raison de son militantisme en faveur de son mari. Cette campagne, que PEN International suit de près, s’est intensifiée à la suite de l’avis du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire (31/2022), reconnaissant la nature arbitraire de la détention de Raissouni, s’alignant sur les affirmations de Moktari concernant les violations de ses droits.

PEN International estime que la condamnation de Raissouni résulte d’un procès inéquitable et qu’il est pris pour cible en raison du contenu de ses écrits. L’organisation est également très préoccupée par le bien-être physique et psychologique de M. Raissouni.

Pour plus d’informations sur les autres journalistes marocains emprisonnés, veuillez cliquer ici.

Prendre des mesures

PEN International considère que l’emprisonnement de Soulaiman Raissouni constitue une violation manifeste de son droit à la liberté d’expression et demande sa libération immédiate et inconditionnelle. Voici ce que vous pouvez faire :

Des actions de plaidoyer

Écrire aux autorités marocaines pour les inviter à :

  • Libérer Raissouni immédiatement et sans condition et abandonner toutes les charges retenues contre lui.
  • Veiller à ce que Raissouni soit autorisé à recevoir et à envoyer des lettres, à ce que ses écrits confisqués lui soient rendus et à ce qu’il reçoive des soins médicaux adéquats, dans l’attente de sa libération.

Appelant également les autorités marocaines à mettre fin à la persécution et à la détention de journalistes et d’écrivains sur la seule base du contenu de leurs écrits ou de leurs affiliations présumées, et à libérer immédiatement toutes les personnes emprisonnées pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression.

***Les appels doivent être envoyés immédiatement à l’adresse suivante

-Armoire royale

Palais Royal Touarga, Rabat
+212 5377-65400

**Envoyez des copies à l’ambassade du Maroc dans votre pays.

* Les adresses des ambassades peuvent être trouvées ici.

Veuillez contacter votre ministère des affaires étrangères et vos représentants diplomatiques au Maroc pour leur demander de soulever le cas de Soulaiman Raissouni dans les forums bilatéraux.

Veuillez informer PEN International de toute action entreprise et de toute réponse reçue.

Médias sociaux

Sensibilisez le public à son cas sur les médias sociaux, en utilisant les exemples de messages ci-dessous et les hashtags #SoulaimanRaissouni #ImprisonedWriter, en taguant @pen_int et @Pen_mena.

Facebook

📢 Journée de l’écrivain emprisonné – l’appel à l’action : Le journaliste marocain #SoulaimanRaissouni reste en prison à la suite d’un procès inéquitable, ciblé en raison de ses écrits. Nous devons nous unir pour exiger sa libération immédiate et inconditionnelle.

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Journée de l’écrivain emprisonné – l’appel à l’action : Le journaliste marocain #SoulaimanRaissouni reste en prison à la suite d’un procès inéquitable, ciblé en raison de ses écrits. Il doit être libéré immédiatement et sans condition. Agissez avec nous.

Solidarité

Les messages de solidarité à Soulaiman Raissouni peuvent être envoyés en utilisant le formulaire ici.

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