Les mots pour Nouvelles Voix à Québec
Le mercredi 15 octobre 2014
Je dois vous avouer que je suis ému de me retrouver ici ce soir pour un événement qui porte le nom de Nouvelles Voix. Ces voix sont nouvelles parce qu’elles n’ont pas été entendues, ou si peu ou pas assez, mais elles sont nouvelles parce qu’elles s’entendent pour la première dans une compétition lancée par la Maison de la littérature de Québec et le Centre québécois du P.E.N. international. Cette coopération est exemplaire car elle rassemble une volonté de promouvoir et défendre la littérature, le propos du PEN, avec la volonté d’atteindre un vaste public grâce à une vitrine locale qui se répercute dans de nombreux pays de par le monde.
PEN international est la seule association mondiale d’écrivains ; elle a 93 ans et elle rassemble 25,000 écrivains de plus de cent pays dans 150 centres. Celui du Québec est l’un des plus anciens, ayant été fondé en 1926. L’organisation fait la promotion de la littérature et défend la liberté d’expression. C’est dans un effort de stimulation des jeunes écrivains pour les amener à réfléchir sur les défis imposés à la libre expression que le concours mondial Nouvelles Voix – New Voices – Nuevas Voces a été lancé il y a deux ans.
Les Centres organisent un concours dont les textes finalistes sont soumis à un jury international qui fait à son tour une liste de finalistes dont les trois survivants sont invités au congrès mondial annuel. C’est ainsi qu’à Reykjavik, l’an dernier, une Canadienne, un Sud africain et un Mexicain ont lu leur texte devant un vaste public islandais ; c’est le Sud africain qui a gagné. Cette année, il y a une dizaine de jours, c’est à Bishkek, au Kirghizistan, que le congrès a eu lieu et les finalistes étaient un kirghize, une russe et une roumaine. C’est la russe qui a gagné.
Il ne faut pas sous-estimer l’effet multiplicateur d’une sélection comme finaliste régional d’un tel concours, entre autres raisons parce que les textes soumis au jury international doivent être présentés dans les trois langues du PEN, le français, l’anglais et l’espagnol ; ils sont donc traduits dans deux autres langues, et souvent dans les trois.
Je suis profondément reconnaissant à Bernard Gilbert qui a souhaité que la Maison de la littérature adopte ce concours et en organise le volet canadien francophone ; il a bien compris que la diffusion à Québec, au Québec et au Canada de langue française d’une initiative de ce genre allait stimuler des voix créatrices qui ont peu de débouchés et qui auront ainsi accès à une vaste diffusion.
Quant à nous, au P.E.N. Québec, ce deuxième programme qui nous lie aux institutions littéraires de la ville de Québec – avec la résidence annuelle d’un écrivain en exil qui est en place depuis de nombreuses années – est grandement apprécié. Et ce n’est pas fini, loin de là, puisque l’an prochain, à cette date, nous serons en plein congrès mondial du PEN, le 81e congrès annuel quand la ville accueillera plus de soixante-dix délégations venues d’autant de pays dans une effervescence d’activité littéraire et culturelle qui fera histoire, j’en suis sûr.
Je félicite les gagnants du premier prix Nouvelles Voix à Québec, je remercie les autres membres du jury, je réitère ma reconnaissance envers Christiane Vadnais et mon amicale admiration envers Bernard Gilbert qui mène ici un navire de littérature à grande voilure. Le Centre québécois du P.E.N. est heureux de faire partie de son équipage.