PEN international est consterné par l’attaque sauvage contre le journal satirique français Charlie Hebdo

PEN est consterné par l’attaque sauvage contre le journal satirique français Charlie Hebdo

(7 janvier 2015) Le PEN International 41 Centres de PEN mondialement ont tous condamné l’attaque d’une ampleur inégalée qui est survenue dans les bureaux du journal français Charlie Hebdo à Paris, et qui a fait douze morts et sept blessés.

Ce n’est pas la première fois que des journalistes, des éditeurs, des auteurs, des caricaturistes et des traducteurs sont pris pour cible en raison d’une opinion qu’ils ont exprimée et qui a pu offenser, indigner ou choquer certaines franges de la société. Mais il n’y a jamais eu une attaque d’une telle ampleur en Europe. On ne peut justifier l’usage de la violence afin d’intimider ou de réduire au silence ceux qui prennent la parole, peu importe que leurs propos soient jugés offensants.

Face à une telle violence, il incombe aux autorités gouvernementales et religieuses de renforcer leur engagement envers la liberté de presse, ainsi que de protéger et de reconnaître la liberté d’expression comme un droit de l’homme des plus fondamentaux. Cette attaque doit rapidement faire l’objet d’une enquête impartiale et respectueuse des normes internationales. Les suspects, quant à eux, doivent être traduits en justice.

John Ralston Saul, président du PEN International, a déclaré : « PEN est consterné par l’attaque sauvage d’aujourd’hui contre Charlie Hebdo. En cette journée, toute la famille du PEN se montre solidaire des journalistes en France, et partout ailleurs dans le monde, qui sont de plus en plus victimes de violence pour l’exercice de leur droit à la liberté d’expression. »

Tout en condamnant la lâcheté de l’attaque contre les bureaux du journal, Jean-Luc Despax, président du PEN Français, a dit : « En dépit de cet acte atroce, la liberté d’expression demeure intacte, que celle-ci s’exprime à travers l’art, la satire ou l’analyse. »

Commentaires d’autres membres et centres du PEN :

Sofi Oksanen, membre du PEN Finlandais, a déclaré : « Trop souvent, ceux d’entre nous qui vivent dans des États démocratiques tiennent la liberté d’expression pour acquise. Nous avons tort. Il s’agit de quelque chose que nous devons défendre et protéger quotidiennement. Nous ne pouvons pas tolérer la moindre action qui cherche à la diminuer.
 
Maintenant, c’est à nous qu’il revient de traduire les terroristes en justice, et c’est notre devoir de ramener la discussion sur l’importance de la liberté d’expression au devant de la scène dans les pays où on la considère comme acquise. C’est également notre devoir de faire en sorte que les attaques terroristes ne favorisent pas l’autocensure ou la censure par les institutions et les commanditaires des arts. Autrement, nous mettrions en péril le fondement même de la démocratie.
»

Salman Rushdie, membre du PEN Anglais , a déclaré : « La religion, une forme médiévale de déraison, pose une menace réelle à nos libertés lorsqu’elle est combinée à des armes modernes. Ce totalitarisme religieux a causé une mutation meurtrière au cœur de l’Islam, et nous en constatons les conséquences tragiques à Paris aujourd’hui. Je suis solidaire de Charlie Hebdo, comme nous devons tous l’être, afin de défendre l’art de la satire, qui a toujours constitué une force pour la liberté et contre la tyrannie, la malhonnêteté et la stupidité. Aujourd’hui, “respecter la religion” signifie, en langage codé, “avoir peur de la religion”. Les religions, comme toutes les idées, méritent de faire l’objet de critique, de satire, et, oui, d’un manque de respect qui s’affiche sans peur. »

Maureen Freely, présidente du PEN Anglais, a déclaré : « Aujourd’hui, nous sommes tous terrifiés, dévastés et consternés. Mais demain, nous devons trouver de nouveaux moyens d’offrir notre appui aux écrivains et aux artistes de toute origine et de toute religion, en puisant notre courage dans notre engagement commun envers la liberté d’expression. »

Peter Godwin, président de PEN Américain, a déclaré : « Nous sommes dégoûtés et choqués par cette attaque atroce. Le droit de critiquer – même d’une manière que certains peuvent juger offensante – est vital à toute société démocratique et libre. Les écrivains et les artistes de partout sur la planète doivent s’unir pour protéger la liberté d’expression contre cet acte de lâcheté déplorable. »

Le PEN Turque  a condamné une « attaque violente qui a non seulement tué nos amis – journalistes et caricaturistes –, mais qui menace également notre liberté de pensée et d’expression. Aujourd’hui, nous sommes tous Charlie Hebdo. »

Le PEN Québecois, au nom de ses membres et de tous les écrivains du Québec, « a condamné le massacre de nos collègues du journal Charlie Hebdo. Nous joignons notre voix à celle de la communauté littéraire mondiale et de tous ceux qui rejettent la violence et qui demandent à vivre librement et à pouvoir exprimer leurs opinions et leurs pensées en toute liberté. »

Le PEN Centre Liban dénonce et condamne l’abjection de la tuerie qui a eu lieu dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo à Paris: « Nous, écrivains libanais, issus d’un pays où le pluri-confessionnalisme a permis, malgré tous les aléas politiques, la libre expression des identités de chacun sans pour autant abuser de notre droit à l’altérité, sommes consternés par cette vague de violence et de radicalité qui s’exprimentpartout au Moyen-Orient, au Liban, en Syrie, en Egypte, en Occident, et dont nos confrères, journalistes et employés de Charlie Hebdo ont payé le prix, assassinés après avoir reçu à plusieurs reprises par le passé menaces et intimidations »

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