PEN America Enlists Writers to Urge Egypt’s Leader to Free Author
PEN America appelle des écrivains à exhorter l’Égypte à libérer un auteur
By RICK GLADSTONE MAY 8, 2016
Au moins 120 écrivains et artistes éminents de partout dans le monde ont signé une lettre envoyée au président égyptien, le pressant de relâcher Ahmed Naji, un auteur et journaliste égyptien emprisonné pour l’écriture d’un roman jugé comme ayant violé la moralité publique.
La lettre, envoyée par PEN America, un faisant la promotion de la liberté d’expression, amplifie la pression internationale sur le président égyptien, Abdel Fattah el-Sisi, pour sa répression de plus en plus sévère des écrivains et journalistes.
Le gouvernement de M. Sisi a emprisonné un nombre sans précédent de journalistes depuis son arrivée au pouvoir, en 2013. Sa politique d’intolérance face aux opinions qui lui déplaisent a récemment suscité l’ire du syndicat des journalistes d’Égypte, dont plusieurs membres travaillant pour des agences de presses contrôlées par l’état.
La lettre de PEN America a été envoyée avant le Gala Littéraire annuel de l’organisation, à New York, le 16 mai, lors duquel M. Najo sera recevra in absentia le Freedom to Write Award (prix de la Liberté d’Écriture).
Ahmed Naji, 30 ans, a été un critique virulent de la corruption de l’administration Sisi. Il a été reconnu coupable, l’an passé, d’avoir violé les disposition du code pénal sur la moralité publique en utilisant des références explicites à la drogue et au sexe dans un roman, «The Use of Life», et condamné en février à deux ans de prison.
Dans ce qui a toutes les apparences d’une poursuite aux motivations politiques, le tribunal a ignoré que les censeurs égyptiens avaient approuvé les références. En outre, les critiques des dispositions sur la moralité soutiennent que celles-ci violent la protection à la liberté d’expression conférée par la Constitution égyptienne de 2014.
«Écrire n’est pas un crime, » déclare une lettre adressée à M. Sisi et signée par des acteurs variés du domaine littéraire et artistique, dont Woody Allen, Margaret Atwoon, J.M. Coetzee, Jessica Hagedorn, David Henry Hwang et Orhan Pamuk.
La lettre désigne la condamnation comme «emblématique de la répression profondément troublante du gouvernement égyptien envers la liberté d’expression.»
Les autorités égyptiennes n’ont pas commenté la lettre, laquelle PEN America planifie d’annoncer ce lundi.
Suzanne Nossel, directrice exécutive de PEN America, a déclaré, dans une entrevue téléphonique, que l’organisation avait eu une discussion au sujet de la lettre avec l’avocat de M. Naji et les membres de sa famille pour avoir leur avis pour savoir «quelle serait la meilleure approche.»
L’organisation a envoyé des lettres similaires à d’autres gouvernements auparavant, cherchant à faire gracier des écrivains emprisonnés. Mais dans ce cas-ci, selon Mme Nossel, M. Naji ne voulait pas d’un pardon qui aurait laissé sa condamnation intouchée.
«Il voulait un amendement à la loi sous laquelle il a été condamné.»
PEN America possède, aux dires de Mme Nossel, un bon dossier lorsque se présente l’occasion de mettre de la pression sur les gouvernements afin de libérer des artistes ou écrivains qui reçoivent le prix annuel de l’organisation. Trente-cinq des quarante récipiendaires qui étaient incarcérés lorsqu’ils ont remporté de prix ont par la suite été libérés.
«Nous ne pouvons dire qu’il y a un lien causal direct, mais nous croyons certainement que l’attention et la pression font une différence, et plusieurs lauréats de notre prix nous l’ont affirmé.», dit Mme Nossel.
La lauréate 2015 du prix de PEN America, Mme Khadija Ismayilova, une journaliste d’investigation azerbaïjanaise ayant levé le voile sur la corruption du gouvernement, a été condamnée à sept ans et demi de prison sur des accusations d’abus de pouvoir et de fraude fiscale.
Malgré qu’elle soit toujours emprisonnée, les autorités azerbaïjanaises subissent une recrudescence des pressions liées à son cas. Ce mardi, Mme Ismayilova a reçu le prix mondial annuel de la Liberté de Presse, décerné par l’UNESCO, l’agence de l’héritage culturel des Nations Unies, en reconnaissance de sa «contribution exceptionnelle à la liberté de presse dans des conditions difficiles.»