Le 14 juin 2017
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU – 35e session ordinaire
Point 4 : Situations relatives aux droits de l’homme qui requièrent l’attention du Conseil
Transmise par Sarah Clarke, PEN International
Monsieur le Président,
PEN international reste profondément préoccupée par la situation déplorable de la liberté d’expression en Syrie. Comme la Commission d’Enquête l’a relevé, le conflit est maintenant entré dans sa septième année et des violations massives des droits humains, dont des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, persistent.
Les journalistes syriens, internationaux et les écrivains sont gravement menacés par le régime syrien et les autres groupes engagés dans le conflit. La Syrie compte le plus grand nombre de journalistes tués dans le monde, avec plus de 100 morts depuis le début de la guerre. Des centaines de citoyens journalistes ont été tués en documentant les violations des droits humains. Des milliers d’autres, y compris des poètes, des dramaturges et des cinéastes, ont été arbitrairement détenus, torturés et ont disparu.
PEN International a documenté beaucoup de ces cas et aujourd’hui nous attirons l’attention du Conseil sur la disparition forcée de l’écrivain Hussein ESSOU et la détention d’Ali AL-SHIHABI, l’analyste politique syro-palestinien et blogueur, arrêté le 17 décembre 2012 par la branche palestinienne des services de renseignements militaires syriens et détenu dans un lieu inconnu. En outre, les autorités syriennes utilisent systématiquement la loi anti-terrorisme de 2012 et d’autres dispositions vaguement exprimées dans le code pénal syrien pour arrêter et poursuivre ceux qui ont exprimé une critique contre les autorités syriennes.
Monsieur le Président, les dimensions internationales et régionales de ce conflit exigent des efforts communs de toutes les parties pour mettre fin à cette guerre et assurer une transition démocratique et une paix durable. La liberté d’expression est la pierre angulaire du dialogue nécessaire pour la responsabilité, la justice et la paix. Les voix de citoyens syriens incluant les organisations de la société civile, les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes et les écrivains, sont essentielles pour la réussite du processus de paix.
Les autorités syriennes ont pour obligation primordiale de protéger et d’assurer le droit à la liberté d’expression, conformément à ses engagements en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
PEN international appelle le Conseil, ses membres et les états observateurs d’exiger des autorités syriennes de :
- Libérer immédiatement tous ceux qui ont été détenus pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression et d’opinion ;
- Mettre fin aux poursuites contre les journalistes et les écrivains, basées simplement sur le contenu de leurs écrits ou leurs affiliations présumées ;
- Arrêter la politique de torture, des disparitions forcées et des exécutions extrajudiciaires ;
- Mettre fin aux trop vastes dispositions juridiques, en particulier dans la loi “anti-terrorisme” et dans le code pénal syrien, dont l’application est incompatible avec les obligations internationales en matière de droits humains ;
- Assurer une transition politique en Syrie qui mettra fin au conflit en cours et aux violations massives des droits humains.
Merci Monsieur le Président,