Atteint d’un cancer, le Nobel de la paix Liu Xiaobo est libéré de prison

Rappelons que dans le cadre du programme Livres comme l’air, en 2010, Liu Xiabo était jumelé à l’écrivaine Diane-Monique Daviau.

Dans son livre , elle lui adressait ces mots:

«Cher Liu Xiaobo, interdit de parole :

puissent mes mots vous rejoindre là où on vous garde enfermé.

Chacun sait que pour aimer, pouvoir espérer, aider, travailler, créer des choses, améliorer et embellir le monde, il faut la liberté, celle de penser et d’exprimer ses opinions et convictions, celle d’aller et de venir à son gré, de se regrouper et de se retirer selon les circonstances, ses besoins, ses rêves, ses désaccords profonds et ses désirs profonds.  Chacun doit avoir cette liberté.  Sans cela, il n’y a plus d’humanité.

L’emprisonnement qui vous prive de vos droits et libertés me révolte et m’attriste.  Je ne sais pas si je serais en mesure de supporter bien longtemps d’être tenue à l’écart du monde, privée de ce qui fait ma vie.  J’ose espérer que je serais capable, au nom des valeurs auxquelles je crois et des convictions qui sont les miennes, d’accepter l’injustice et de tolérer les souffrances liées au fait d’être coupée des êtres et des choses que j’aime.  Mais je n’en suis pas certaine du tout.

Cher Liu Xiaobo, j’admire votre force et votre courage et je fais le vœu que vous retrouviez au plus tôt votre liberté de mouvement et d’action, que vous retrouviez votre famille et les bonheurs quotidiens de partager, de travailler à ce qui vous tient à cœur, d’écrire et de lire ce que bon vous semble.

En ce moment, je lis des textes de vous traduits en français, en allemand, en anglais.  J’aimerais connaître le chinois pour vous lire dans votre langue.

Je pense à vous et je vous — je nous souhaite — qu’on ouvre au plus vite la porte de la cage où l’on vous a enfermé «pour subversion du pouvoir de l’État».  Parce que c’est de la folie que d’essayer d’empêcher quelqu’un de penser, d’avoir des convictions et de les exprimer.

En toute solidarité et avec affection,

Diane-Monique Daviau,

en juin 2010 à Montréal — où j’aimerais vous accueillir un jour.»

Le Prix Nobel de la paix et dissident chinois Liu Xiaobo, emprisonné depuis 2009, a été libéré après avoir reçu le mois dernier un diagnostic de cancer du foie en phase terminale, a annoncé son avocat lundi.

Radio-Canada avec Agence France-Presse, Associated Press et Reuters

 

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