Journée de l’écrivain emprisonné 2020 : Agissez pour Chimengul Awut

Nom : Chimengul Awut

Profession : Rédactrice et poétesse primée de langue ouïghoure

Situation : Emprisonnée sans procès dans un « camp de rééducation ».

#ÉcrivainEmprisonné #ChimengulAwut

Chimengul Awut est une rédactrice et poétesse originaire de Kashgar, dans le sud du Xinjiang.

Elle a publié son premier poème en 1987, à l’âge de quatorze ans, et a depuis lors publié une œuvre importante. En 2008, le recueil de poèmes de Chimengul Awut a obtenu le prestigieux prix Horse Award pour la littérature des minorités nationales. Au moment de sa détention, Chimengul Awut travaillait comme rédactrice à la maison d’édition de Kashgar, dans le Xinjiang.

En juillet 2018, les responsables de la sécurité publique de Kashgar ont envoyé 13 employés de la maison d’édition de Kashgar, dont Chimengul Awut, dans les camps de « rééducation » du Xinjiang. Elle aurait été ciblée en raison de son travail de révision d’un roman en langue ouïghoure intitulé Les chaussures d’or (Altun Kesh) par Halide İsra’il, qui a également été détenue dans les camps de « rééducation » du Xinjiang.

En raison de la nature extrajudiciaire des camps de « rééducation », elle n’a pas été reconnue coupable d’avoir commis un délit dans le cadre d’une procédure judiciaire officielle et aucune date officielle n’a été fixée pour sa libération. Tout contact avec le monde extérieur est interdit par les services de sécurité. Son état de santé et de bien-être actuel est inconnu. Selon les estimations, près de 1,8 million de personnes comme Chimengul Awut pourraient être détenues dans un réseau de camps secrets de « rééducation ».

PEN International considère que la persécution de Chimengul Awut constitue une violation flagrante de son droit à la liberté d’expression et demande sa libération immédiate et inconditionnelle.

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Lire la lettre de solidarité de Ma Thida à Chimengul Awut

Adresser un appel aux autorités chinoises

Demander aux autorités de :

  • Fournir des informations sur la situation actuelle de Chimengul Awut et de permettre une vérification indépendante;
  • Libérer Chimengul Awut et ses collègues immédiatement et sans condition;
  • Mettre fin à la pratique des détentions extrajudiciaires dans le Xinjiang;
  • Mettre fin à toutes les politiques qui contreviennent aux obligations internationales de la Chine en matière de droits humains à la protection des libertés culturelles.

Exemple de tweet :

Libérez #ChimengulAwut et cessez le harcèlement des écrivains ouïghours. #ÉcrivainEmprisonné @mfachina [ou les noms d’utilisateurs Twitter pour les autres contacts ci-dessous]

Président Xi Jinping – Secrétaire Général du Parti communiste chinois et Président de la République Populaire de Chine.

Adresse : General Secretary Office, Central Committee of the Communist Party of China, Zhongnanhai Ximen, Fuyou Street, Xicheng District, Beijing 100017, People’s Republic of China

Twitter : https://twitter.com/mfa_china

CHEN Quanguo, Secrétaire du Parti de la Région Autonome Ouïghoure du Xinjiang

Adresse: Chinese Communist Party Xinjiang Uyghur Autonomous Region Party Committee, 2 Jiankang Road, Tianshan Qu, Urumqi, Xinjiang

Fax +86 0991-2391440; +86 0991-2398037; +86 0991-2827065

Ambassadeur ZHANG Jun – Représentant Permanent de la Mission Permanente de la République Populaire de Chine auprès des Nations Unies.

Adresse: 350 East 35th Street, New York, NY 10016, États-Unis.

E-mail : chinamissionspeaker@gmail.com

Twitter : https://twitter.com/Amb_ChenXu

Ambassadeur CHEN Xu – Représentant Permanent de la Mission Permanente de la République Populaire de Chine auprès de l’Office des Nations Unies à Genève.

Adresse : 11, Chemin de Surville 1213 Petit-Lancy, Genève, Suisse.

E-mail : chinamissionun@gmail.com

Twitter : https://twitter.com/chinaambun

Envoyez des copies auxreprésentants diplomatiques dans le pays :  https://www.fmprc.gov.cn/mfa_eng/wjb_663304‌/zwjg_665342‌/2490_665344/

Le dire à d’autres : partager le cas de Chimengul Awut ainsi que son travail

Nous encourageons les membres de PEN à continuer de :

  • Publier des articles et des articles d’opinion sur ce cas dans la presse nationale ou locale;
  • Partager des informations sur Chimengul Awut et sur vos campagnes via les réseaux sociaux. Pensez à utiliser l’hashtag # ÉcrivainEmprisonné #ChimengulAwut
  • Organiser des événements publics, des conférences de presse et des manifestations.

Veuillez nous faire part de vos activités et actions. Cela nous aide à évaluer l’impact de nos campagnes.

Exemple de tweet :

Le jour de l’#ImprisonedWriter, joignez-vous à @PEN_Int et demandez la libération de la poétesse et rédactrice ouïghoure en prison #ChimengulAwut [insérer le lien].

« Pleure vent, pour l’angoisse des pierres et des montagnes

Pleure vent, pour les espoirs et les rêves des faucons

Pleure vent, pour le tourment des amoureux

J’apprendrai à pleurer, à pleurer de toi.

Chimengül Awut, extrait de « Cry wind »

#ÉcrivainEmprisonné #ChimengülAwut

(Traduction anglaise par Munawwar Abdulla)

Écrivain Emprisonné

Les écrivains en prison comptent sur PEN pour défendre leur liberté et pour défier ceux qui veulent les réduire au silence. Du soutien pratique aux écrivains demandeurs d’asile ou en exil, à l’utilisation de nos plateformes pour partager leurs mots, en passant par la pression exercée sur les puissants, ce travail n’est possible qu’avec votre soutien.

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Lire la lettre de solidarité de Ma Thida à Chimengul Awut

Chère Chimengül,

Tout d’abord, je tiens à vous exprimer toute l’affection d’une écrivaine qui a autrefois vécu votre expérience actuelle, certes loin de l’endroit où vous vous trouvez aujourd’hui.

Je ne sais comment exprimer ma sincère préoccupation quant à votre situation actuelle, mais je sais exactement comment vous aimeriez exprimer votre ardent désir de liberté. Au milieu des années 1990, au cours de mon incarcération au Myanmar, j’ignorais combien de lettres d’encouragement provenant du monde entier, envoyées par PEN International (et de nombreuses autres organisations de défense des droits de la personne), étaient parvenues à la prison où j’étais détenue. Bien que je n’aie jamais eu la chance de pouvoir lire ces lettres, le simple fait d’apprendre leur existence après ma libération en 1999 a suscité en moi une profonde reconnaissance. Je pense que vous éprouverez des sentiments comparables lorsque vous entendrez mon cri face à l’angoisse de votre détention. Notre foi en la puissance et la pureté des mots nous unit bien que nous ne nous soyons jamais rencontrées. S’il vous plaît, conservez la puissance et la pureté de votre cœur. Vos pensées et vos mots ne peuvent vous libérer de votre geôle, mais ils peuvent être entendus par-delà les pierres et les murs.

Je crierai ces mots pour vous, Chimengül.

Libérez Chimengül! Libérez-la!

Bien à vous,

Ma Thida
Membre du Conseil d’Administration de PEN International

Contexte

La région autonome ouïghoure du Xinjiang (plus connue sous le nom de Xinjiang), située le long de la frontière nord-ouest de la Chine, occupe une position unique au sein de la République populaire de Chine (RPC). À la périphérie géographique de la RPC, elle est à la fois la plus grande région administrative de la RPC et l’une des moins peuplées. Selon le recensement de la population de 2010, le groupe ethnique le plus important de la région est celui des Ouïghours, une minorité musulmane sunnite dont les croyances religieuses, la langue et les traditions culturelles présentent davantage de similitudes avec celles des populations des États voisins d’Asie centrale qu’avec la population majoritairement Han de la RPC.

Le gouvernement du parti-État, prétendument afin d’atténuer la menace posée par ce qu’il appelle les « trois maux » de la région, à savoir le séparatisme, le terrorisme et l’extrémisme religieux, a poursuivi ces dernières décennies une politique de restrictions accrues sur toutes les activités liées à l’identité culturelle et religieuse ouïghoure. Bien que nombre de ces restrictions soient monnaie courante au Xinjiang depuis des décennies, l’érosion des libertés fondamentales dans la région s’est accélérée ces dernières années.

Les rapports sur l’existence d’un vaste réseau de camps de « rééducation » au Xinjiang en sont la preuve la plus flagrante. En l’absence de chiffres officiels vérifiés de manière indépendante sur le nombre de personnes détenues, des chercheurs tels qu’Adrian Zenz, dont les recherches ont largement contribué à sensibiliser le public à l’ampleur des camps de « rééducation », ont estimé que jusqu’à 1,8 million de personnes, pour la plupart musulmanes, sont détenues par le biais de diverses formes d’incarcération extrajudiciaire.

Si ces estimations sont considérées comme exactes, il s’agit du plus grand emprisonnement systématique d’une population minoritaire depuis les atrocités commises pendant la Seconde Guerre mondiale, qui concernerait près d’un cinquième de l’ensemble de la population ouïghoure du Xinjiang. L’ampleur de ce projet est sans précédent dans les temps modernes et son impact sur la culture ouïghoure est désastreux. Toutes les couches de la société ouïghoure sont visées par l’emprisonnement extrajudiciaire et l’endoctrinement forcé, afin de tenter de gommer entièrement tout aspect de l’identité ouïghoure considéré comme problématique par le système du parti-État.

D’autres preuves de la nature extrajudiciaire des camps de « rééducation » du Xinjiang ont été apportées par la publication de deux ensembles distincts de documents de politique interne divulgués en novembre 2019. Les documents offrent de nombreux détails confirmant la nature involontaire et extrajudiciaire des camps de rééducation du Xinjiang, soutiennent les témoignages et contestent les affirmations du gouvernement chinois selon lesquelles les camps proposent une formation et une éducation volontaires.

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