Journée de l’écrivain en prison 2022 — Agir pour Tsitsi Dangarembga (Zimbabwe)

Nom : Tsitsi Dangarembga

Profession : Écrivaine, cinéaste, dramaturge, militante.
Situation : Persécutée, condamnée

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CONTEXTE

Tsitsi Dangarembga est une romancière, cinéaste, dramaturge et militante zimbabwéenne primée et membre fondatrice de PEN Zimbabwe.

Le 31 juillet 2020, elle a été arrêtée avec son amie Julie Barnes par des membres de la police de la République du Zimbabwe, sans mandat ni explication, lors d’une manifestation pacifique contre la corruption du gouvernement dans une rue déserte de Harare. Elle a été détenue pendant la nuit, puis inculpée au tribunal le lendemain pour incitation à la violence publique. 

Dangarembga a été libérée sous caution de 5 000 ZW le 1er août 2020 et a été convoquée au tribunal le 18 septembre 2020. Contrainte de rendre son passeport aux autorités, elle devait se présenter au poste de police chaque semaine jusqu’à son procès. Elle a demandé à ce que son passeport lui soit restitué et a également contesté les tentatives de l’État de la traduire devant la redoutable Cour anticorruption, bien que l’accusation retenue contre elle n’ait rien à voir avec la corruption. Dangarembga a finalement récupéré son passeport, mais son procès s’est poursuivi.

Le 29 septembre 2022, Dangarembga et sa coaccusée ont été condamnées par un tribunal de première instance du Zimbabwe dans la capitale, Harare, à six mois d’emprisonnement, avec un sursis total de cinq ans à condition qu’elles ne commettent pas d’infraction similaire. Elles ont en outre été condamnées à une amende d’environ 38 640 ZWL ou, à défaut, à 3 mois d’emprisonnement. Elles ont payé l’amende et, le 13 octobre, elles ont fait appel de la condamnation et du jugement devant la Haute Cour du Zimbabwe. 

Leur condamnation s’inscrit dans le cadre d’une longue période de persécution juridique et judiciaire qu’elles endurent depuis juillet 2020. PEN International dénonce cette condamnation, qui illustre tristement une fois de plus la détermination des autorités zimbabwéennes à punir ceux qui critiquent la conduite du gouvernement. Le recours abusif aux systèmes judiciaires de manière à tenter de réprimer la liberté d’expression viole la Constitution du Zimbabwe et les obligations internationales en matière de droits de l’homme.

L’arrestation de Dangarembga et les poursuites engagées à son encontre témoignent d’une répression coordonnée de la part des autorités zimbabwéennes envers ceux qui dénoncent des cas présumés de corruption de haut niveau impliquant des représentants du gouvernement et de l’État. PEN International demande l’abandon immédiat de toutes les accusations portées contre elle depuis août 2020. Elle figurait notamment dans la liste de cas de 2021 de PEN International.

Dangarembga a remporté le prix PEN pour la liberté d’expression 2021, et le prix PEN Pinter 2021. Son dernier roman, This Mournable Body (Ce corps endeuillé), figurait sur la liste des finalistes du Booker Prize 2020. Elle est également l’auteure de Nervous Conditions (À fleur de peau en français) qu’elle a écrit à l’âge de 25 ans et pour lequel elle a remporté le Commonwealth Writers’ Prize. Pour Doris Lessing, À fleur de peau est l’un des romans les plus importants du vingtième siècle. Elle a fondé la société de production Nyerai Films et créé l’International Images Film Festival for Women (Festival international de films de femmes), ainsi que l’Institute of Creative Arts for Progress in Africa (Institut des arts créatifs pour le progrès en Afrique), qu’elle dirige.

Vous trouverez ici une déclaration de Tsitsi Dangarembga et Julie Barnes, à la suite de leur condamnation en septembre 2022.

« Peux-tu cuisiner des livres et les donner à ton mari ? Reste à la maison avec ta mère. Apprends à cuisiner et à nettoyer. Fais pousser des légumes ». ― Tsitsi Dangarembga, Nervous Conditions (À fleur de peau), 1988

AGISSEZ

PEN International considère que l’emprisonnement de Tsitsi Dangarembga constitue une violation de son droit à la liberté d’expression et appelle à l’abandon de toutes les accusations portées contre elle, ainsi qu’à la fin de la campagne de harcèlement dont elle est victime. Nous exhortons également les autorités zimbabwéennes à respecter leurs obligations nationales et internationales en matière de droits de l’homme et à cesser tout acte de persécution à l’encontre des voix dissidentes telles que celle de Dangarembga. Voici ce que vous pouvez faire :

Plaidoyer

Écrivez aux autorités zimbabwéennes pour leur demander d’abandonner toutes les poursuites contre Dangarembga et de mettre fin à la campagne de harcèlement dont elle est victime.

Les appels peuvent être envoyés à :

  • Emmerson Dambudzo Mnangagwa, Président de la République du Zimbabwe

            Email : info@opc.gov.zw, Tél. : +263 24 270 7091/7, Twitter : @edmnangagwa

  • Ziyambi Ziyambi, ministre de la Justice et des Affaires juridiques et constitutionnelles

Email : justice@justice.gov.zw, Tél. : +263 24 774 620/7, Twitter : @ZiyambiZ

  • Paul Themba Nyati, porte-parole et commissaire adjoint de la police de la République du Zimbabwe

Tél. : +263 716 800 107, Twitter : @PoliceZimbabwe

Pour obtenir des informations actualisées et les coordonnées des missions diplomatiques ou des sections administratives responsables du Zimbabwe, veuillez consulter le service diplomatique de votre pays.

Veuillez informer PEN de toute action que vous menez et de toute réponse que vous recevez.

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