Nicaragua : Nouvelle vague de terreur et d’arrestations

– 11 mai 2023

Le mois de mai a commencé au Nicaragua par des raids violents; au moins 57 personnes, dont des journalistes, des militants et des défenseurs des droits de la personne ont été arrêtées et accusées par le gouvernement sans aucun jugement et au milieu de raids nocturnes et arbitraires, qui ont chaviré la population et y ont semé l’incertitude. La nouvelle vague de terreur s’est produite à partir du lundi 3 mai dans différentes zones du pays, de manière simultanée.

Trois journalistes détenus arbitrairement

Parmi les personnes concernées figurent les journalistes Hazel Zamora, correspondante de la chaîne de télévision Canal 10 dans la ville de Bluefields, Oscar Vallecillo, employé de la même chaîne de télévision, et William Aragón, correspondant du journal La Prensa à Nueva Segovia (nord-est). Ces trois personnes ont été détenues pendant plusieurs heures et ensuite libérées, avec l’annonce qu’elles étaient accusées de « délits créant des dommages à l’État nicaraguayen », et qu’à partir de ce moment, elles devaient se présenter chaque jour à la police.Aux agressions subies par les trois communicateurs s’ajoute la détention du jeune journaliste Víctor Ticay, qui, le 7 mai, a passé un mois enfermé dans une cellule d’un commissariat de Managua. Ticay, correspondant de Canal 10 de télévision pour la zone de Nandaime (sud) et directeur de la page Facebook La Portada, a été arrêté par la police pendant la Semaine sainte, sans explications, après avoir voulu filmer une cérémonie religieuse dans cette localité.

Gioconda Belli : « Quieren ocultar la verdad » (l’État veut occulter la vérité)

« Dans mon pays, il n’y a pas de liberté d’action, d’expression ni de mouvement, de sorte que l’espace de liberté qu’il y a au Nicaragua est celui de chaque cœur nicaraguayen », a déclaré la poète Gioconda Belli (membre de PEN) lors d’une entrevue avec la radiotélévision allemande Deutsche Welle, après avoir dénoncé le fait que « la population est très affectée et très inquiète, parce que la répression a pris un caractère général, qu’il règne une atmosphère d’espionnage constant et que les gens continuent d’être capturés et enfermés ».

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