Asli Erdoğan écrit aux centres de PEN international – la présidente se fait sa messagère

Mes chers amis et collègues,

J’espère que cette lettre vous trouvera en bonne santé,

Asli Erdoğan, une des romancières les plus célèbres en Turquie – qui fue mise en détention provisoire pendant 132 jours en Turquie l’année dernière – m’a demandé de vous faire parvenir la lettre suivante:

Chère Jennifer Clement,

Nous nous sommes rencontrées brièvement à Istanbul lors d’une réunion PEN en Janvier, peu après ma sortie de prison, mais j’étais encore très traumatisée. Je ne suis toujours que l’ombre de ce que j’étais. Je pouvais à peine me prendre en main pour rédiger quelques mails. Je suis reconnaissante à l’égard de tant de gens, mais je n’ai que très peu de mots pour ma gratitude.

 Je vous remercie personnellement, ainsi qu’en tant que représentante de PEN. Je remercie tous les membres de PEN, tous les écrivains, poètes, et rédacteurs en chef qui n’ont cessé de me soutenir ainsi que d’autres écrivains et journalistes emprisonnés. Votre solidarité a été mon seul espoir, et c’est toujours ma seule inspiration pendant que je cherche à retourner peu à peu à une vie normale, à ma propre vie, celle dont les tyrans m’ont impitoyablement privée. Tout simplement parce que j’ai essayé d’être la voix de la victime.

Mais je suis fièrement confiante dans le pouvoir et l’immortalité des mots, et je sais qu’aucune tyrannie ne peut nous en priver, nous qui nous accrochons aux mots, que les mots…

Tous mes vœux,

Asli Erdoğan.

 

Cordialement

Jennifer Clement

Présidente, PEN International

 

Un commentaire

  1. Nous sommes dans un pays où la « libre expression » peut encore se défendre. Il faut que les œuvres des écrivains emprisonnés puissent circuler dans le monde et rendre compte des « chaînes » imposées à ceux qui osent exister, qui osent dénoncer l’horreur. Bon courage Asli Erdoğan.

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